Jean-Pierre Esteva, né le
14 septembre 1880 à
Reims et décédé le
11 janvier 1951 à Reims, est un militaire,
Amiral et homme politique
français.
Engagé dans les rangs de la Marine nationale, il intègre l'école navale dès 1898 pour en sortir diplômé en 1900.
Le jeune officier participe à la Première Guerre mondiale au rang d'enseigne de vaisseau. Affecté à la flotte de Méditerranée, il contribue entre autres choses à la bataille des Dardanelles pendant laquelle il se distingue tout particulièrement. De 1927 à 1932, nommé capitaine de vaisseau, Esteva sert donc tout naturellement dans la jeune aéronavale. Promu Contre-amiral en 1929, il est directeur de l'aviation maritime, puis sous-chef d'État-major des forces aériennes (1930) avant de devenir Vice-amiral en 1935. En 1936, il part pour l'Extrême-Orient où il commande plusieurs unités navales depuis son Croiseur. Son séjour dans le Pacifique l'amène à régulièrement visiter les bases britanniques de Hong Kong et Singapour ainsi qu'à pleinement prendre la mesure de la montée en puissance de la flotte impériale nippone. À son retour en métropole, sa polyvalence et ses compétences le désignent pour occuper la fonction d'inspecteur des forces maritimes. Par la suite, en 1939, il prend le commandement des forces navales françaises du Sud. En 1940, après la débâcle des armées françaises et l'Armistice de Rethondes, Esteva, comme de nombreux autres amiraux dont François Darlan, choisit de servir le Régime de Vichy.
Homme de confiance du maréchal Pétain, il embarque pour l'Afrique du Nord. Le 26 juillet, il devient résident général de France en Tunisie. A ce poste, il succède à Marcel Peyrouton appelé à prendre ses nouvelles fonctions ministérielles à Vichy. En novembre 1942, lorsque les Anglo-américains déclenchent l'Opération Torch, l'amiral est toujours en poste. Débute alors pour lui une série d'atermoiements qui se conclut par une collaboration pleine et entière avec les Italo-allemands. Le 9 novembre 1942 , il commence par condamner l'arrivée sur le terrain d'El Aouina des appareils de la Luftwaffe envoyés sur place par le maréchal Albert Kesselring. Mais très vite, par fidélité à Pétain et sous la pression des consignes de Pierre Laval, Esteva change totalement de position. Il met à la disposition des pilotes allemands plusieurs bases françaises sur le territoire tunisien ainsi que des stocks de Carburant. Dans la foulée, il neutralise l'amiral Derrien qui avait invité ses troupes à rejoindre les Alliés afin de se battre contre l'Axe.
En mai 1943 , au moment où les troupes alliées entrent à Tunis, Esteva est rapatrié en France par les Allemands. L'amiral est évacué le 7 mai en avion et en même temps que le consul général du IIIe Reich en Tunisie. Débarqué à Paris, il est conduit au Ritz afin d'y être mis en résidence surveillée en attendant que les autorités allemandes ne statuent sur son sort. Consigné dans sa chambre, il est gardé par des sentinelles allemandes en armes. Finalement remis en liberté le 18 mai, il gagne Vichy où il est chaudement accueilli et félicité par Pétain pour sa fidélité aux ordres reçus. Joachim von Ribbentrop lui fait parvenir un message de sympathie et le remercie pour avoir « facilité la conduite de la guerre par les puissances de l'Axe. » Si en Europe les louanges s'accumulent, un Conseil de Guerre, présidé par le général Henri Giraud le 15 mai, condamne Esteva à la Peine de mort par Contumace.
Le 22 septembre 1944 , il est finalement arrêté par la police française à Paris puis incarcéré à Clairvaux. Un nouveau Procès est organisé à l'issue duquel, le 15 mars 1945 , Esteva est reconnu coupable de Trahison. Militairement dégradé par la Haute Cour de Justice, il est condamné à la détention à perpétuité. Malade, Esteva est gracié le 11 août 1950 . Il décède quelques mois plus tard.
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